fbpx

#EULex – A partir du 3 novembre, LinkedIn entraînera son IA à partir de vos données personnelles. Et si vous vous y opposiez ?

Le 3 novembre 2025, LinkedIn commencera à utiliser certaines données personnelles de ses utilisateurs pour entraîner ses modèles d’intelligence artificielle générative. Cette évolution, annoncée en septembre 2025 par la plateforme professionnelle, s’appliquera automatiquement à l’ensemble des comptes, sauf opposition expresse de l’utilisateur.

Quelles données sont concernées ? 

Selon LinkedIn, seront concernées les données publiquement accessibles, telles que les informations de profil (nom, photo, parcours, compétences), les publications, commentaires et interactions publiques, ainsi que certaines données liées aux candidatures ou échanges publics avec des recruteurs. 

En revanche, les messages privés et les données salariales seront exclues du traitement. 

Quelle est la base de licéité sur laquelle se fonde LinkedIn pour un tel traitement ? 

Votre consentement ne sera pas requis pour ce traitement. En effet, LinkedIn se base sur l’intérêt légitime du responsable du traitement (article 6, § 1, f) RGPD), estimant que l’entraînement de ses modèles améliore la pertinence et la sécurité de ses services.  

Notons à cet égard qu’il est logique de ne pas recourir au consentement, dans la mesure où:  

  • il est concrètement impossible de recueillir un tel consentement (déclaration ou acte positif clair) de toutes les (par définition très nombreuses) personnes concernées dont les données devraient être incluses dans une banque de donnée d’entraînement d’une IA;  
  • le consentement doit pouvoir être retiré à tout moment, alors qu’à l’heure actuelle, il est pratiquement impossible de supprimer des données une fois qu’elles ont été utilisées pour entraîner une IA. 

Malgré l’absence de consentement, pouvez-vous vous y opposer ? 

Oui. Chaque utilisateur peut exercer son droit d’opposition : 

Paramètres → Confidentialité → Utilisation de mes données pour l’IA générative → désactiver l’option.  La marche à suivre est détaillée sur le Centre d’aide LinkedIn. 

Vous opposez au traitement ne devrait pas avoir d’incidence sur votre utilisation de la plateforme.  

L’autorité de protection des données belges (APD) recommande de s’opposer au traitement avant le 3 novembre 2025, car les données déjà intégrées dans les modèles après cette date ne pourront pas être retirées. 

Notons encore que le droit d’opposition tel qu’encadré par l’article 21.1 du RGPD requiert en principe que la personne concernée invoque des “raisons tenant à sa situation particulière”.  LinkedIn semble avoir pris le parti de ne pas exiger une telle justification dans le chef de ses utilisateurs et avoir prévu un droit d’opposition discrétionnaire :  

Les questions en suspens…

LinkedIn n’est pas la première à prendre une telle initiative.  Déjà en 2024, Meta avait indiqué vouloir utiliser les publications et photos publiques de ses utilisateurs européens de Facebook et Instagram pour entraîner ses outils d’intelligence artificielle. Ce projet avait d’ailleurs été retardé en raison de discussions avec l’autorité de protection des données irlandaise.

Dans le cas de LinkedIn, bien que la seule autorité compétente soit également l’autorité irlandaise, les autorités de différents pays, notamment la CNIL en France, restent vigilantes et continuent de monitorer la légalité de ces traitements, mais également l’effectivité du droit d’opposition.